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Les experts de l’alimentation pressent le gouvernement

Prévue par la loi Climat et résilience, la stratégie nationale alimentation climat prend du retard.

Des chercheurs mettent la pression sur le gouvernement pour qu’il publie sa nouvelle stratégie alimentaire, bien en retard sur le calendrier initial.

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Peu de gens ont entendu parler de la stratégie nationale alimentation nutrition climat (Snanc). C’est pourtant un document essentiel qui sert de guide de la transformation des systèmes alimentaires, y compris la production agricole, pour un horizon de 2030. Elle n’existe pas, pour l’instant. C’est en partie normal puisque c’est une création de la loi Climat et résilience de 2021. Mais ce n’est pas normal non plus parce que cette loi fixait la publication de ce texte au plus tard au 1er juillet 2023. Dans les couloirs des ministères, on la disait prête à sortir au début de l’année 2024. Mais elle a été retardée par l’installation du gouvernement Attal. Depuis, les expertes et experts de l’alimentation s’impatientent.

Lettre ouverte

Six d’entre eux publient le 25 avril 2024 une lettre ouverte où ils appellent le gouvernement à publier sa stratégie. Parmi eux, on trouve le cabinet de réflexion Iddri, Pascale Hébel, membre de l’académie d’Agriculture, Damien Conaré, le secrétaire de la chaire Unesco alimentation du monde sur le campus de l’école d’agronomie de Montpellier, Matthieu Combaud, du réseau Le Lierre, etc.

Feuille de route

Ce texte stratégique, dans l’éventualité de sa publication, constituera le cadre dans lequel va s’inscrire la politique de l’État en matière de système alimentaire. Les experts soulignent cette importance : « Cette feuille de route serait un atout indispensable pour répondre à la crise agricole, aux enjeux de santé publique comme aux frustrations des consommateurs (dont une partie croissante ne peut manger ce qu’elle souhaite). Elle permettrait enfin de travailler à l’articulation de notre offre alimentaire avec la demande. Une transition équitable pour le secteur agricole n’est possible que si on agit simultanément et de manière cohérente sur la demande alimentaire », écrivent-ils.

Planification alimentaire

Dans leur courrier, les experts formulent aussi ce qu’ils attendent de cette stratégie. Pour eux, elle doit énoncer que le consommateur n’est pas le seul responsable de ses choix alimentaires. « Cette responsabilité incombe aussi aux acteurs qui façonnent l’environnement alimentaire : la restauration, la distribution, les industries agroalimentaires… qui sont très peu mises à contribution lorsqu’il s’agit d’enjeux nutritionnels ou environnementaux, a contrario des efforts requis de la part des agriculteurs ou de la restauration collective. La Snanc devra donc notamment contenir des mesures ciblant ces acteurs du milieu de chaîne : c’est ainsi qu’elle peut intégrer cette autre vision et devenir un véritable outil de planification de la demande alimentaire », concluent-ils dans leur courrier.

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